discografía

«Chanter ici c’est comme un pèlerinage» -- 09-11-13

Toujours aussi révolté, toujours aussi fou de poésie, l’artiste est de retour en terre d’enfance avec un nouvel album.

Le chantre des poètes, l’humaniste en colère, l’artiste engagé est de retour à Perpignan, lieu de son enfance où il débarqua avec ses parents en 1948. Paco Ibáñez qui revendique d’être à la fois Basque, Catalan et Français, vient de sortir un album consacré aux poètes sud-américains. Artiste libre et sans frontière, il est ce soir sur la scène du Grenat pour un concert où encore une fois il lèvera le poing et élèvera les consciences.

Qu’est-ce qui a motivé cet album consacré aux poètes sud-américains ?
Je les chante depuis que je les ai découverts et, dans les années 70, je les avais enregistrés avec le Cuarteto Cedrón. Mais tout ça a disparu. On était là avec ces chansons et l’envie de les offrir au public. Mais comme les compagnies de l’industrie du disque ne font que ce qui se vend, donc on a pris la décision de le faire nous-mêmes.

La pochette de l’album est une œuvre de Claude Viallat. Vous avez toujours été l’ami de peintres ?
Qu’est-ce qui m’attire dans la vie ? Les choses qui vibrent, qui apportent la lumière, comme la peinture, la poésie, l’art en général. J’aime ce qui m’enrichit, ce qui est beau et bon. Je n’aime pas demander, mais j’apprécie tellement le travail de Claude Viallat que j’ai osé et il a accepté immédiatement. Nous sommes devenus amis.

Chanter à Perpignan, ce veilleusement bien. Ce qui n’est pas anodin pour compte entre nous, c’est vous ?
Perpignan, c’est très spécial, c’est là où j’ai ouvert les yeux sur le monde, sur la vie et l’existence, j’avais quatorze ans, c’est un souvenir très profond. Y revenir c’est comme un pèlerinage. C’est la ville de ma deuxième naissance. Et avec l’âge, je me dis que c’est peut-être la dernière fois que je viens chanter à Perpignan, dans son grand théâtre. Je vais dédier ce concert à Monsieur Dadies,le directeur de l’école où je suis allé et à tous mes amis de l’époque.

Pour ce concert, êtes vous seul ou en compagnie de musiciens ?
Je joue avec trois musiciens, dont César Strosio, le bandonéoniste et fondateur du groupe Cuarteto Cedrón. Nous nous entendons merveilleusement bien. Ce qui compte entre nous, c’est d’abord la musique, ce que nous aimons jouer, alors si nos sommes payés pour le faire c’est encore mieux.

Que pensez-vous de ce qui se passe actuellement en Catalogne ?
J’ai le profond sentiment que depuis plus de trois siècles les Catalans vivent une discrimination, victimes de l’impérialisme espagnol. C’est inacceptable. Je défends le peuple catalan et je serai d’accord avec ce qu’il décidera. Il faut qu’il prenne le chemin, peut-être progressivement, qui lui permet d’arriver là où il veut aller. Je respecte sa langue, sa culture et ses décisions. Manuel Valls est la honte de la Catalogne. Il n’a rien compris ce monsieur-là, comme il n’a rien compris au peuple gitan, à ce qu’il a apporté au monde. Ce qui me plaît, c’est d’entendre parler catalan.

Faut-il encore que l’artiste soit engagé ?
Il faut défendre la beauté. Nous sommes les survivants d’une époque où on savait enrichir le répertoire artistique. Il faut aller vers la lumière, bâtir un monde plus riche. Actuellement, le monde s’appauvrit, c’est un horrible abêtissement. Où sont les Brassens, les Brel, les Ferré ? Aujourd’hui, en plus de la colère, je ressens de la tristesse.

Midi Libre

 

 

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