bio-1934-1965

Paco Ibáñez est né à Valencia en 1934, le dernier de quatre enfants. Son père valencien et sa mère basque se sont connus à Paris. Ils ont d’abord vécu dans cette ville, puis à Barcelone, avant d’être obligés de prendre le chemin de l’exil après la guerre d’Espagne.

De son passage par Barcelone, Paco n’a gardé que l’image nostalgique de sa cousine Carmita avec un cornet de châtaignes sur le quai de la gare de France.

Entre la chute de la République espagnole, qui a marqué la fin de la guerre civile (hiver 1939) et le début de l’occupation allemande (juin 1940), la famille se réfugie dans la région parisienne. Son père est arrêté et envoyé dans les camps de travail de Saint-Cyprien et d’Argelès, réservés aux républicains espagnols.

Sa mère retourne alors en Espagne avec les enfants et s’installe avec les ainés à San Sebastián pour y travailler. Paco, le plus jeune, est envoyé au hameau familial d’Apakintza. (Ce sont les souvenirs de cette époque qu’il a matérialisés dans son disque “Oroitzen - Recordando“- Souvenirs).

En 1948, la famille traverse clandestinement la frontière et rejoint le père à Perpignan. Paco apprend le métier d’ébéniste directement avec son père et il commence à étudier le violon. Très tôt, le violon cède la place à la guitare.

Installés définitivement à Paris, au début des années cinquante, il découvre d’abord la musique de Georges Brassens et d’Atahualpa Yupanqui, références essentielles qu’il mentionne toujours, puis viennent ensuite Léo Ferré et le mouvement existentialiste.

Il se met à fréquenter les cabarets du Quartier Latin en compagnie du peintre vénézuélien, Soto (que Paco considère comme son père spirituel) et de la chanteuse Carmela, avec lesquels il forme en 1956 un trio, “Los Yares”.

Le talent de guitariste de Paco lui permet d’accompagner Carmela pendant huit ans et de visiter divers pays européens. Il réalise avec elle ses premiers enregistrements discographiques.

En 1955, une rencontre importante se produit dans la vie de Paco, il fait la connaissance de Georges Brassens à l’Olympia de Paris. En 1956, la photo d’une femme andalouse vêtue de noir lui inspire sa première chanson sur le poème “La más bella niña”, de Luis de Góngora.

Ce premier poème transformé en chanson lui ouvre les portes d’un nouveau monde: les poèmes de Góngora sont suivis en 1958 d’autres de García Lorca; Paco a trouvé sa propre voie.

Toutes ces chansons forment son premier enregistrement réalisé à Paris en 1964. Un disque qui, dès sa sortie, devient un classique que les professeurs de langue et littérature espagnoles utilisent comme matériel pédagogique et les défenseurs de la liberté, comme symbole de résistance culturelle.

En 1958, une amie de Paco et de Pierre Pascal porte à Dalí, à Cadaqués, une maquette de disque avec quelques chansons de Lorca et de Góngora. Lorsque Dalí l’écoute, il demande à connaître «le garçon» qui a fait ce disque. Il cherche à rencontrer Paco à Paris, ils font connaissance et c’est de là que surgit l’idée de réaliser le dessin de la pochette du disque.

Salvador Dalí réalise la peinture qui illustre l’album et fait le commentaire suivant : «On peut dire que j’ai créé l’image de cette chanson (Canción de jinete), avec une seule tache d’encre... J’ai pris de l’encre de Chine et je me suis dit : je signe cette chose de Lorca de son sang et du mien. Cette ,éclaboussure est une éclaboussure de sang. J’ai signé le disque d’Ibáñez avec du sang, à la manière espagnole»

Une relation étroite s’instaure ainsi, non seulement entre Paco et le monde de la poésie et de la littérature en général, mais aussi entre Paco et le monde des arts plastiques.

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